Jean Antoine Brutus Menier  (1795 - 1853)

 

     

 

 

Né à Bourgeuil le 17 mai 1795, il commence sa scolarisation dans sa ville, puis continu dans  l’Ecole secondaire de La Flèche, dans le département de la Sarthe, transformé en Prytanée militaire en 1808. Ensuite, comme élève chez le pharmacien Louis Meignan, il peut se familiariser avec les préparations pharmaceutiques

En octobre 1813, il quitte le Prytanée militaire et est affecté à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce.

En janvier 1814, il obtient une commission de pharmacien attaché aux hôpitaux de la 24e division militaire, il est nommé au camp de Meaux puis au service de Santé dans Paris. Il est rappelé au Val de Grâce puis est licencié le 21 août 1814.

C’est à 20 ans, en 1815,  qu’il aborde la vie civile à Paris et le 24 février 1816 qu’il épouse Marie Edmée Virginie Pichon, la fille d’un marchand d’origine champenoise, qui lui apporte une dote importante et lui ouvre les horizons du commerce.

 

Cette même année, il fonde avec succès « La maison Menier », située au 1, rue du Coq Saint Jean, spécialisée dans la fabrication des produits pharmaceutiques. Il ne dispose à l'époque que d'un simple moulin à bras. En 1821, il s’installe au 1, rue du Puits (devenu de nos jours le 3, rue Aubriot). C’est là qu’il fait fonctionner son manège à chevaux.

La maison Menier fut, dans la première moitié du XIXème  siècle, un des premiers grands établissements de fabrication et de vente de produits pharmaceutiques

 

 

 

 

 

           

Moulin à bras, manèges à chevaux, très vite il se rend compte que l’énergie animale devient insuffisante pour assurer le développement de son entreprise.

Petit à petit, il envisage l’énergie hydraulique et c’est ainsi que ses recherches le conduisent à Noisiel en Seine et Marne, qui ne compte alors à  peine plus d'une centaine d'habitants.

En décembre 1824, Jean Antoine Brutus signe un contrat de location de 15 ans pour le moulin hydraulique et un terrain d'environ 3hectares. C’est en 1839, au terme du contrat, qu’il fait l’acquisition de ce célèbre site.

Le moulin de Noisiel est un des meilleurs implanté sur la Marne, il possède une roue pendante qui, à l’aide de vérins, peut monter ou descendre suivant le niveau de l’eau. Cette énergie hydraulique va lui permettre de développer son activité de droguiste/pharmacien. Dès 1825, Jean Antoine Brutus décentralise son unité de production, l'atelier de pulvérisation est installé à Noisiel.

Pour diriger l’usine de Noisiel, il fait appel à des collaborateurs éminents. Rapidement la profession pharmaceutique reconnaît les qualités supérieures des poudres fabriquées par Menier.

En 1832, une commission de la Société d’encouragement à l’Industrie nationale se réunit à Noisiel pour visiter l’usine hydraulique et lui décerne une médaille d’or.

Le rapport des commissaires est élogieux. L’art de la pulvérisation, le talent de Menier qui parvient à modifier et varier ses appareils afin de traiter plus de cinq cents substances différentes, la puissance d’action et la simplicité des moyens sont très appréciés.

Les installations de l’usine sont également admirées : plusieurs jeux de meules verticales en grès et en pierre au rez de chaussée, l’atelier de pilerie pour les préparations de poudres, matières filandreuses, gommes, substances vénéneuses…, le cabinet séparé, équipé de trois pilons, procède au travail préparatoire des chocolats communs au 1er étage. Au deuxième, on trouve également deux moulins à orge perlé et gruau d’avoine et un moulin à blé et le troisième étage est réservé à la fabrication du chocolat.

La médaille d’or de la Société d’encouragement en 1832 a été suivie par d’autres. A Paris en 1867 et 1878, à Vienne en 1873 et Philadelphie en 1876. Aux expositions françaises de 1834, 1839 et 1844, Jean Antoine Brutus Menier obtient des médailles d'argent.

 

 

      

      

       

En 1834, Menier publie un catalogue commercial ou « Prix Courant Général », vaste répertoire où se trouve réuni, par ordre de matières, tout ce qui présente un intérêt pour l’exercice de la profession de pharmacien. Menier publiera deux autres éditions, en 1845 et en 1854 et son fils Emile-Justin en éditera une en 1860

 

     

     

 

 

 

A cette époque, le chocolat n'est autre qu’un produit pharmaceutique. Il est considéré comme un remède à nombreux maux : fatigue, anémie, constipation, toux mais également troubles digestifs, maladies pulmonaires, fièvres…, quant à la poudre de cacao, elle est utilisée pour la fabrication des pommades, de cosmétiques et le beurre de cacao entre même dans la composition de certains suppositoires.  Le chocolat sert d’enrobage pour les pilules, une manière comme une autre de « faire avaler la pilule ».

Mais dès 1830, le chocolat devient une denrée alimentaire, sa consommation se démocratise et se développe. En 1832, la production atteint 350 kg par jour. En 1845, elle sera de 2000 kg, pour doubler en 1854.

Jusqu’en 1835, les tablettes sont moulées, plates avec de simples rainures et emballées d’un papier blanc avec une  petite étiquette ovale.

En septembre 1836, Jean Antoine Brutus Menier crée une tablette de chocolat ménager à six divisions semi cylindriques, la couleur de l’enveloppe est jaune, mais variera en fonction du prix et de la qualité du chocolat, l’étiquette représente le fac-similé des médailles obtenues en 1832 et 1834

 

                  

 

imprimé sur fond blanc sur la face de la tablette et celui de sa signature au dos, signant ainsi l'acte de naissance de la marque de fabrique.

Cette signature l'engage aux yeux du public et sera plus tard une garantie contre les contrefaçons. L'idée est toute nouvelle. En effet, les règles qui régissent la propriété des marques de fabriques ne seront définies que par la loi du 23 juin 1837, complétée par celle du 27 juin 1857.

Il effectua son premier dépôt légal de modèle le 2 août 1849.

Cette tablette « Fin Santé papier jaune »,  se  recommande par sa richesse en cacao et la finesse de son broyage. Elle est aussi parfaite pour CROQUER que POUR CUIRE. Elle devient rapidement l’emblème du Chocolat Menier

 

Jean Antoine Brutus a la confiance de nombreux pharmaciens puisque ses livres contiennent pas moins de 8000 comptes. Toutefois il n'est pas libre dans sa société car il n'a pas son diplôme de pharmacien. En 1839, à l'âge de 44 ans, il reprend ses études, passe avec succès les examens et obtient son diplôme. Il devient ainsi seul maître de sa société. En 1841, l’entreprise de Noisiel compte 13 ouvriers, 17 en 1846, et en mai  1851, 21 ouvriers travaillent sur le site.

Dès 1845, la production de chocolat de qualité à des prix compétitif permet de développer sa consommation de façon importante.

 

En 1851, à Londres, la Société des arts et manufactures organise, sous le patronage du prince Albert, la première Exposition universelle. La France se tient au second rang des exposants derrière l’Angleterre. Pour ses fabrications, Menier reçoit la « Prize medal » avec la mention honorable et Jean Antoine Brutus Menier atteint la consécration professionnelle avec l'ouverture de la Maison Centrale de Droguerie, 37, rue Sainte Croix de la Bretonnerie à Paris.

  

 

En 1853, à l’Exposition universelle de New York, le jury décerne à la Maison Menier deux médailles de bronze.

Ces différentes médailles obtenues récompensent les progrès apportés à la fabrication des poudres médicinales. L’usine hydraulique de Noisiel pour la pulvérisation des substances médicinales n’a pas d’égale en Europe.

 

Cette même année, Jean Antoine Brutus décède, il laisse un grand nom et des établissements en plein essor.

En contribuant puissamment au développement de la consommation du chocolat, Jean Antoine Brutus Menier a joué un rôle important dans l'industrie chocolatière de la fin du XVIIIème siècle

 

Son fil Emile Justin Menier, âgé de 27 ans, va prendre seul la direction des manufactures de Paris et de Noisiel. De ces affaires familiales, il va édifier un véritable empire.

.

 

 

    

         

 Emile Justin   1826 - 1881

Henri  Menier 1853 - 1913

Gaston Menier 1855 - 1934

Albert Menier 1858 - 1899

Georges Menier 1880 - 1933

     En cours de réalisation      

     

Copright 2007 Chocolat Menier Tous droits réservés